Blues,
gospel et country : Eddie Clearwater s’est affirmé comme l’un des guitaristes
les plus intéressants de la musique noire américaine. Comme à dire vrai, ses
deux grandes références en matière de musique : Magic Sam et Chuck
Berry !
Le moins que l’on puisse dire est qu’Eddie Clearwater a plus
d’une corde à son arc. Marqué par des personnalités différentes que Sister
Rosetta Tharpe (pour le gospel), Louis Jordan (pour le rhythm’n’blues), Red
Foley et Hank Williams (pour le country) et les maîtres duChicago Blues de l’après guerre ( de Muddy
Waters à Magic Sam, en passant par Chuck Berry), il fait en effet partie de ces
quelques artistes qui ont su traverser les modes sans encombre, parce qu’ils se
sont adressés à tous les publics, quel que soit la couleur de la peau…
Mais au-delà de cette image du guitariste capable d’aborder
tous les styles de blues avec un égal bonheur, c’est bien l’influence exercée à
la fois par Magic Sam et Chuck Berry qui domine. L’album Chicago Ain’t Nothing
but a Blues Band est à cet égard éloquent.
Né le 10 janvier 1935 à Macon, Mississipi, Eddie Clearwater
s’appelle en réalité Edward Harrington. Ce n’est que plus tard, et pour prendre
amicalement le contrepied de Muddy Waters (littéralement «Eaux Boueuses »)
que son agent lui donne le surnom de ClearWater. Intéressé, nous l’avons dit, à
la fois par le blues, le rhythm’n’blues, le gospel et le country, le jeune
guitariste décide au début des années cinquante de faire de la musique son
métieret, pour cela, de se rendre à Chicago. Considérablement aidé dans sa
tâche par son oncle Houston Harrington, connu alors moins pour ses dons
d’inventeur (on lui doît, parait-il, un sous marin volant !) que pour ceux
de producteur, en l’occurrence de Sunnyland Slim, Eddie enregistre pour le
label de son oncle (Atomic) à partir de 1955 (à noter l’excellent Hillbilly
Blues), tout en se produisant dans les clubs de Chicago. Une activité qui
demeurait importante en ce début des années quatre-vingt-dix… Parmi les
meilleurs enregistrements d’Eddie Clearwater, et outre ceux déjà mentionnés, il
faut citer A Minor Cha Cha, ainsi que les albums Two Times Nine et The Chief.